Loterie, mission divine et soubrette(s)

Vous êtes Renya Kagurazaka, lycéen japonais tout ce qu'il y a de plus banal. Vous allez en cours et êtes frappé de plein fouet par votre puberté. Votre particularité ? Vous êtes un poissard fini. Durant les dix-sept années de votre vie, jamais, au grand jamais, vous n'avez fait preuve de la moindre parcelle de chance. Chaque concours, chaque tombola, chaque événement basé sur le hasard vous a toujours fait défaut. Jamais un ticket gagnant. Aucune victoire. Même lorsque votre professeur a placé chaque élève de votre classe en début d'année, vous avait écopé de la pire place de la salle : au premier rang, au milieu et surtout loin de la fille de vos rêves.

Bref, autant dire que lorsqu'en faisant vos emplettes une charmante demoiselle habillée en soubrette vous a invité à participer à la grande loterie du magasin, vous n'étiez franchement pas convaincu de l'intérêt de la chose. Et lorsque cette même jeune fille vous apprend tour à tour que vous avez gagné, qu'elle est un ange et que le premier prix n'est rien de moins que le droit de devenir Dieu, vous commencez vraiment à vous dire qu'on se moque de vous...

Qu... Quoi? Moi? Le nouveau Dieu ?

Et c'est peu ou prou comment le jeu démarre. Renya est alors transporté de force (Oui, de force. Batte cloutée en prime) à Celestia, lieu de résidence de Dieu et de sept de ses anges. Celestia sera surtout votre base pendant toute l'aventure. Ici vous pourrez trouver des marchands, forgerons ainsi que des PNJ plus « loufoques » dans leur fonction (On a par exemple une fée qui vend, contre la monnaie du jeu hein, des morceaux de la BO qui pourront alors remplacer la musique jouée en fond sonore quand vous êtes à Celestia... Mais on a également un lézard qui renomme votre équipement à votre guise) et, bien entendu, tout un groupe de personnages ne vivant que pour des dialogues avec vous. En prime, il y a bien sûr chacun des anges, tous vêtus à la manière de Lilliel Saotome, celle qui vous a « recruté » : tenue de soubrette pour les filles et habits de majordome pour les deux seuls garçons du lot.

Vous comprendrez donc qu'il y a de l'ambiance, et surtout beaucoup d'humour. (Comme je disais, Renya, la puberté tout ça...) De plus les anges féminins obéissent tous à un archétype typique des manga. Entre Cheriel Ayanokoji, trop portée sur la chose, l'innocente et très nunuche Lilliel, Kuroiel Ryuzaki l'espiègle ou encore Lanael Shiratori la psychopathe et Neliel Tojo l'otaku hikikomori, il y a de quoi faire. Du même coup, il est inutile de vous prévenir que si vous n'êtes pas friand de ce genre de clichés et de l'humour qui va avec vous risquez de passer un mauvais quart d'heure... Surtout que le jeu semble très bavard.

Pourquoi avez-vous été recruté ? Quel est le rôle d'un Dieu désigné par la « Très vénérable machine de loterie » ? C'est simple : Au cœur de Celestia se trouve une machine qui reçoit à chaque instant les prières de tout le monde (Et tout le monde au sens très large du terme, mais j'y reviendrai). Votre boulot est d'exaucer ces prières. Pour cela, il suffit de vous rendre dans la machine qui aura alors généré aléatoirement un donjon représentant une copie du Destin de la personne dont le vœu a été sélectionné. Vous devez alors parcourir chaque étage du donjon en massacrant les ennemis (Qui sont la matérialisation des « barrières mentales » empêchant la personne de changer son destin).

Ne vous attendez pas à des histoires d'une banalité terrible. Touche Nippon Ichi oblige, on part sur des bases assez farfelues... Et c'est donc Cendrillon qui sera votre première mission ! (Quand je vous disais que la machine recevait les vœux de tout le monde au sens très large... Ce qui inclut les personnages de fiction et même les aliens, selon Lilliel) La célèbre princesse souhaite, en effet, échapper à la traditionnelle fin des contes de fée. Pour tout dire, Cendrillon se la joue femme libérée qui en a ras le bol de se faire gronder par sa belle-mère et qui voudrait que son Prince Charmant l'aime pour autre chose que sa beauté et les beaux atours que le sortilège de sa Marraine la Bonne Fée lui a prodiguée. Et c'est à vous que revient cette tâche ! Sa vous parait ridicule ? A Renya aussi !

Votre première mission divine? Aider Cendrillon à échapper à la terrible banalité des Happy Endings de conte de fée.

Le « Fate Revolution Circuit » : loot, tour par tour et cassage de monstres

Concrètement, le jeu prend la forme d'un Dungeon Crawler, d'un Rogue-like même (Enfin bon je n'ai jamais joué à ce type de jeu donc je ne peux pas vraiment confirmer... ^^) où vous partez à la conquête de couloirs générés aléatoirement en massacrant tout ce qui se trouve sur votre route. Le jeu se pose donc comme la suite spirituelle du très méconnu (En tout cas moi je ne le connaissais pas) Z.H.P. sorti sur PSP.

Utilisant le moteur de Disgaea 4 (Mais en moins propre) et ses très jolis et détaillés sprites 2D, le jeu propose une vue en 3D isométrique et des déplacements case par case. En fait, il s'agit tout bonnement d'un système au tour par tour. Chaque action que vous faites, qu'il s'agisse d'attaquer, de ramasser/lancer un élément du décor (Disgaea-style !) ou de simplement vous déplacer, fera avancer le temps d'une graduation. Ce faisant, le temps aura avancé également pour les ennemis qui effectueront alors l'action de leur choix.

L'écoulement du temps permet également deux choses. Tout d'abord vos jauges de HP et de SP (Les points à dépenser pour utiliser des compétences) se régénèrent un peu à chaque fois. Vous pouvez d'ailleurs maintenir les touches Croix et Rond pour que cela arrive sans avoir à vous déplacer. D'autre part, une troisième jauge, elle, se vide progressivement. Il s'agit de votre énergie. Plus elle est basse, plus vous avez faim et si elle atteint zéro, alors c'est vos points de vie qui vont être drainés. Il faut donc penser à se nourrir régulièrement lors de vos allées et venues dans les donjons.

Chaque ennemi a autour de lui une zone blanche. Il s'agit de son champ de vision. Si vous entrez dans cette zone, vous serez repéré et votre adversaire va vous poursuivre. Il est donc tout à fait possible de jouer la finesse et de vous glisser dans le dos de votre adversaire. En prime, vous trouverez dans le jeu des items spéciaux vous permettant, une fois lancés sur votre cible, de l'endormir, la paralyser, l'empoisonner etc... Enfin, lorsque vous achevez un ennemi, celui-ci peut pousser un râle d'agonie qui attirera l'attention de ses potes alentours, vous mettant ainsi dans le pétrin.

A noter que vous êtes toujours accompagné d'un ange (En début de partie c'est Lilliel qui s'y colle). Celui-ci vous prodigue ses conseils et est également un allié indispensable en combat. Doté de compétences magiques spéciales (Ici des sorts de soin), votre acolyte participe également aux affrontements à partir du moment où un ennemi se trouve à sa portée. Vous pouvez d'ailleurs régler l'IA selon des comportements prédéfinis assez classiques. (Couvre moi, Cherche et détruit, Reste où tu es, Économise tes SP...) Vous pouvez même lancer votre ange comme un vulgaire objet, histoire de lui permettre de se trouver dans le dos du monstre vous faisant face.

Les bases du jeu sont donc très tournées sur la tactique, et cela s'accentue encore plus avec l'équipement.

Car le loot est très présent. Dès les premières heures de jeu, vous ramasserez quantité d'armes et de pièces d'armure. Tout s'affiche sur le sprite du personnage (Ce qui me laisse assez admiratif devant le travail que ça a probablement demandé). De même, vous pouvez complètement personnaliser l'équipement de votre acolyte angélique, modifiant du même coup ses compétences divines. Car c'est en fait là tout l'intérêt de l'équipement : Chaque arme, chaque équipement, propose une compétence spéciale dite « divine » que vous pouvez utiliser à loisir moyennant quelques SP. Parfois impressionnante, souvent hilarante, elle se révèle fort utile. En effet ces compétences répondent à des types de dégâts bien particulier (Slash, Bash, Stab, Fire, Ice, Wind) auxquels les monstres (et vous) sont plus ou moins vulnérables. A vous donc d'employer les attaques adéquates. Une compétence divine peut également avoir des effets secondaires plutôt intéressants. Par exemple les Bottes « Gunner » permettent de vous téléporter derrière la cible tandis que la Cape Ecarlate, avec son attaque de vent, fait reculer la cible jusqu'à deux cases en arrière !

Le jeu promet donc beaucoup en ce qui concerne la personnalisation de votre duo et les conséquences de vos choix dans le gameplay.

Pour ce qui est de la jouabilité, c'est très instinctif. La croix directionnelle gère vos déplacements et les deux sticks permettent d'accéder à des raccourcis. Le gauche est donc consacré à vos compétences divines. Pointez la gauche, et c'est l'arme que vous portez à votre main gauche qui sera sollicité et il n'y a plus qu'à valider. Le stick droit est dédié à des raccourcis plus « pratiques » : menu d'inventaire, menu de l'ange, soulever/lancer un objet et objets à consommer. Vous pouvez tourner la caméra avec les touches L1 et R1 et le bouton Croix permet d'attaquer tout simplement l'ennemi devant vous tandis qu'en maintenant Carré vous pouvez tourner Renya dans la direction de votre choix sans que le temps n'avance.

Quand je vous disais qu'il y avait beaucoup de personnalisation. ^^

Progression : Level Total et pourquoi autant de loot ?

On pourrait se demander pourquoi en à peine deux heures vous avez déjà accumulé une dizaine de dagues dans votre inventaire (Qui est limité en place, je précise). En fait c'est très simple.

La première raison, et non des moindre, est que si vous tombez au combat, vous redémarrez à l'entrée du donjon... Nu. Oui oui, à poil. Et niveau 1 par-dessus le marché ! Sans oublier que la moitié de votre argent (Des GP) sera passé à la trappe !

Vous comprenez alors l'intérêt d'un loot trèèèès fréquent, non ?

L'autre raison est que ce que vous portez participe activement à la progression de votre personnage.

En fait chaque élément de votre équipement est doté d'une jauge de « Burst ». A chaque utilisation de sa compétence divine, vous remplissez cette jauge et une fois qu'elle est pleine, votre objet devient inintéressant et se retrouve affublé de stats ridiculement basses, vous obligeant à le remplacer ou le faire réparer chez le forgeron (Sachant que plus vous réparez un objet et plus sa jauge de Burst est longue à remplir). L'intérêt ? Eh bien, lorsque vous atteignez le Burst, votre arme produit un élément divin que vous pouvez dépenser sur le Divinigram.

Derrière ce nom barbare se cache une sorte de sphérier « vide » (Enfin visuellement c'est plutôt le tableau des permis de FFXII en vide). En fait, vous avez devant vous un espace que vous pouvez remplir à votre guise d'éléments divins. Chacun d'entre eux appartient à une caractéristique : l'attaque, la défense, la rapidité (Vos chances d'esquiver) et le hit (Votre capacité à toucher la cible et à faire des coups critiques). Chaque élément divin offre un bonus permanent à vos statistiques, bonus qui s'amplifiera sur le long terme. A vous de voir comment vous souhaitez construire votre Dieu.

C'est ici que tout se passe. Notez qu'à côté de chaque stat est affiché le bonus associé. (Ici +7 en défense par exemple)

Le « permanent » est très important ici car en fait dés que vous quittez un donjon vous retombez au niveau 1. Attention, attention, vous n'êtes pas VRAIMENT au niveau 1 ! En fait vos stats auront bel et bien augmenté (On parle de Level Total) et vous conservez votre matos d'un donjon à l'autre, tant que vous ne mourrez pas mais vous retournez au niveau 1. D'où l'intérêt du Divinigram : Démarrer un donjon avec les meilleurs stats de base possible pour votre level up au sein du donjon parcouru.

The Guided Fate Paradox s'annonce donc fort prometteur. Le système de jeu offre de belles perspectives pour de longues heures de grind, de tactique et de personnalisation. Il reste à espérer que le contenu HL sera à la hauteur de ce gameplay. (Mais avec ce développeur je ne m'en fais pas trop ça) Pour ce qui est de l'histoire, cela s'annonce comme du pur NIS, ce qui n'est pas un mal, surtout pour les fans de Disgaea.

En résumé :

  • Gameplay tactique et fortes possibilités de personnalisation.
  • Jouabilité au poil.
  • BO pour l'instant très bonne.
  • Humour dans la veine de Disgaea mais qui pourrait rebuter les réfractaires à la japanimation.
  • Histoire qui semble cacher une teneur un peu plus sérieuse.
  • Option dual audio Anglais/Japonais disponible. Texte en anglais.
  • Riche en contenu, comme toujours avec NIS.
  • Jeu très bavard, même dans les donjons.