La 3D :

En plus d'avoir vu le film dans des conditions idéale (IMAX) La 3D s'avère être complètement inutile. Visiblement la studio a du mettre la pression pour que Black s'emmerde avec ce procédé dont il a l'air de se foutre royalement. Pour ceux qui ce poseraient éventuellement la question de savoir si elle vaut le coup, sachez que vous pouvez très bien vous en passer.

« Le Man sans l'Iron »
Selon les dires, Iron Man 3 devait faire de l'ombre à toutes les actuelles et futures adaptations de comics. Et pourtant... Cette deuxième réalisation tant attendue de Shane Black est finalement un peu décevante, et c'est en particulier dû à son rythme.

Black réussi quand même à faire mieux que le 2ème opus d'Iron Man en réalisant un film déjà moins stressant et moins cabotinant, mais ce dernier reste quand même en deçà du premier film. L'utilisation de la voix-off qui prend sens jusqu'à la fin du générique ou encore la période de Noël ainsi que « l'enquête policière » est en partie tout ce qui fait le charme d'un scénar écrit par l'auteur de L'arme fatale. Black était pour ne pas dire, attendu comme le Messie sur la franchise d'Iron Man et il semblait intéressant de voir comment il allait décortiquer une fois de plus le mythe du héros et gérer au passage, sa première grosse production (Joss Whedon en chiait dans son froc). La seconde partie du film est par ailleurs consacré à la mise en place d'un duo mené par Robert Downey Jr et l'excellent gamin d'Insidious ce qui n'est pas sans rappeler Last Action hero. Durant toute cette partie, il s'agira ici de voir Tony Stark évoluer et résoudre une petite enquête policière avec son jeune acolyte pendant près d'une bonne demi-heure. Toute cette partie du film vise à donner au personnage un rôle tout aussi important que celui qu'il se donne avec son armure.

C'est en effet le point névralgique de ce premier retour d'un des comics Mavel qui fait directement suite aux événements qui ce sont déroulés à New-York avec l'arrivée des Avengers. Tony Stark sait dorénavant qu'il n'est pas tout seul et que d'autres personnes sont réellement dotés de pouvoirs qui (probablement) le dépassent. Stark vaut-il quelque chose sans son armure ? Voilà tout l'intérêt de ce 3ème opus et Black de répondre à cette question sur 2h10 de film. Ce n'est pourtant pas les bonnes intentions qui manquent mais voilà le réalisateur de Kiss-Kiss Bang Bang n'arrive clairement pas à faire tenir ces enjeux dramatiques sur plus de 2h. La tension en prend donc forcément un coup et ces divers moments censés être bouleversants n'ont plus une portée suffisamment forte pour nous tenir en haleine. Rappelez-vous de la séquence de la caverne dans le premier volet. Voilà une tension que l'on ne retrouve décidément toujours pas chez Iron Man ! Et là Robert Downey Jr n'était pourtant pas encore Iron Man mais bien Tony Stark dans une boite de conserve. Rah ! Cette toute première armure faite dans l'urgence et avec les moyens du bord en compagnie de l'excellent Shaun Toub (Collision) que Black a l'intelligence d'insérer judicieusement au début du film d'ailleurs.

Bref, Iron man 3 est tout simplement inconstant. Quand on pense que le film décolle enfin c'est pour retomber de nouveau.

Même si elles se font rares et considérablement attendre, le film nous réserve heureusement quelques séquences sympas (celle de l'Air Force One), de très bonnes surprises comme celle du mandarin interprété par l'excellent Ben Kingsley où encore ce petit duo attachant entre Robert Downey Jr et Ty Simpkins. L'humour, lorsque celui-ci est bien amené, fonctionne toujours. Les personnages qui gravitent autour de Stark sont plutôt bons même si à cause de ce « fucking rythme » on en perd parfois en cours de route. Mention spéciale à Jon Favreau réalisateur des deux premiers volets qui continue d'interpréter le chef de la sécurité de Stark. Black lui confère un rôle beaucoup plus important durant la première partie du film, le rendant lui aussi réellement attachant. Petit bémol en revanche concernant la séquence de l'acte finale. Et encore une séquence d'action qui se déroule de nuit ! Visiblement la prod n'avait plus de thunes pour faire chier le directeur des SFX. Cette séquence est certes largement visible mais merde quoi ! Même si X-men First Class avait des effets spéciaux parfois à la limite, les auteurs ont quand même pris le risque de se faire chier à nous faire une magnifique et ultime séquence d'action en plein jour !

Ramin Djawadi nous manque :
A chaque film de super héros, sa bande-originale qui est tout aussi importante que le reste. C'est ici notre compositeur « Mc-Do » qui s'y colle, j'ai nommé Brian Tyler. J'aime bien Brian Tyler, disons qu'il fait « le taf ». Chaque thèmes principal qu'il compose ce ressemblent tous mais sonne suffisamment bien à nos oreilles pour que l'on s'en rappel et que l'on puisse les ré-écouter sans déplaisir. Apparemment le choix de la musique sur la franchise d'Iron man est de proposer un thème différent sur chaque volet. X-men avait fait pareil avec l'excellent Michael Kamen pour le premier, John Ottman et Powell pour le second et troisième volet. Pourquoi pas, même si je ne suis pas du tout fan du procédé. D'avance, il s'agit là d'un avis purement personnel mais effectivement j'aime retrouver un thème principal qui est tout de suite identifiable et qui correspond bien à une franchise afin de la faire évoluer au fil des épisodes. La première bande originale composé par Ramin Djawadi en 2008 étant vraiment excellente, je vous invite à la ré-écouter si vous ne vous en souvenez pas. « Mark II » & « Driving With the Top Down », ça c'est Iron man putain de dieu. Pourquoi diable avoir changé en cours de route si c'est en plus pour faire moins bien. John Debney était clairement « une erreur de casting » sur Iron man 2. Bon, ici Tyler rattrape heureusement le coup mais ses arrangements n'apporte pas non plus grand chose à l'univers d'Iron man. Pour faire simple c'est carrément interchangeable et le thème ne lui correspond pas assez. Il manque tout simplement ce petit zest de folie, de rock'n roll quasi 70's que Djawadi avait réussit à amener. Puis malheureusement, même dans le monde de la composition, depuis que Zimmer a sorti quelques uppercut grâce à son travail sur Inception et Dark Knight, c'est la mode aux très lonnnnnnngs vrombissement des cordes. Pas ludique pour un sous, Tyler n'échappe pas à la tendance du moment en plus de ne pas être aidé par la tournure « dramatique » que souhaite absolument donner Black à Iron man. Chez les compositeurs, seuls Alan Silvestri et Michael Giacchino semblent épargnés en ce moment.

Conclusion :
Soyons clair, on ne passe pas un mauvais moment devant Iron man 3, le film est suffisamment agréable pour que l'on se laisse emporter "gentillement". Les touches d'humours font toujours leurs petits effets et quelques idées de mise en scènes avec l'armure sont bien trouvées, mais ce n'est clairement pas la claque annoncé. Le rythme du film est définitivement le vrai souci. L'effet de surprise en moins aussi peut-être ? Probablement. Jusqu'ici la démarche d'aller voir un Marvel pratiquement tous les ans ne me posait pas de problèmes particuliers mais peut-être es-ce un point sur lequel il faudra méditer au fil du temps...

Par Vincent N.Van