Ordre, propreté, citoyenneté, vie privée

Ce qui frappe en premier lieu lorsqu'on arrive au Japon, c'est à quel point tout est ordonné, bien rangé. Chaque chose est à sa place, sachant qu'il y a une place pour chaque chose. A Tokyo par exemple, tout le monde marche droit devant soi en sachant parfaitement où aller, à tel point que les entrechoquements se font fréquents tellement certains ne dévieraient pour rien au monde de leur trajectoire pédestre. On le constate relativement vite dès lors qu'on descent à la station "Tôkyô" dans la capitale, où les hommes d'affaires tous vêtus d'un costard assorti à leur attaché-case, se pressent pour aller au boulot. On remarque d'ailleurs, en attendant le fameux train "aérien" (par exemple la ligne "Yamanote" suit une boucle régulière continuelle autour du centre de la ville, et elle circule via des lignes construites en hauteur) quand ce n'est pas le métro, que les japonais se placent exactement où il le faut, à savoir à un millimètre juste derrière les lignes d'attente jaunes peintes au sol. Une organisation à laquelle tout un chacun participe pour que l'ordre puisse être conservé, et qui se poursuit ensuite lors de la montée dans le train : en effet, chacun se place d'un côté ou de l'autre de la porte et attend patiemment que tout le monde soit sorti, avant de commencer seulement à rentrer. Jamais on ne verrait une telle chose à Paris n'est-ce pas ?

A vrai dire, tout est un peu comme ça. Ordonné. Les rues sont propres, il est interdit de fumer même dehors excepté dans les espaces réservés, l'idée même de "voler" dans un magasin n'a apparamment jamais été inventée, des agents de sécurité sont présents à pratiquement toutes les sorties de garage seulement pour indiquer aux voitures si elles peuvent sortir ou pas, vous ne trouverez jamais ô grand jamais une quelconque machine qui ne fonctionne pas ou qui aurait été cassée, l'absentéisme au travail comme à l'école est inconcevable, et la réussite et l'efficacité sont une évidence pour tous. Bref, le Japon est un pays qui fonctionne, et qui est efficace.

Y a-t-il un revers de la médaille à cette société utopique ? Oui, il y en a un. Car force est de constater qu'en général, les japonais peinent véritablement à briser la vitre de leur vie publique synonyme de citoyenneté et de civilité exemplaires, pour laisser s'exprimer ce qui s'apparenterait davantage à leur vie privée, plus authentique. Cela, je l'ai compris en m'aperçevant que jamais je n'ai vu quiconque s'embrasser ou ne serait-ce que s'effleurer la main en public, et que quoi qu'on en dise et malgré mes efforts déployés durant mon séjour, je n'ai jamais réussi à obtenir une discussion légère, un rire voire un sourire d'un homme ou d'une femme étant en service de ses fonctions professionnelles. Ha si, dans la région Hokkaido au Nord, les gens étaient plus avenants, mais paradoxalement, les gens sont plus chaleureux là-bas malgré le froid...

Quand la notion d'individu disparaît au profit du concept de "sardine en boîte"

Voilà une sensation assez désagréable pour ne pas dire nauséabonde, qui vous envahira sûrement si vous restez un certain temps à Tokyo, et prenez régulièrement le train en particulier aux heures de pointe. Aux heures de pointe, il se passe un phénomène assez surprenant et drôle la première fois qu'on y assiste : le phénomène de "sardine en boîte". Imaginez une boîte de sardine conçue pour contenir seulement 10 sardines, qu'on tenterait de remplir avec non pas 10 mais 75 sardines. Ca y est, vous avez l'absurdité de l'image en tête ? Et bien remplacez la boîte par un train et les sardines par des gens, et vous comprendrez ce phénomène régulier et quotidien qui a lieu dans ce qui est rappelons-le, la ville la plus peuplée du monde ! Mais ce n'est pas le pire, non. Le pire, c'est de voir à quel point à ce moment précis, durant l'espace des quelques secondes nécessaires au dernier gus pour rentrer dans le train malgré le fait qu'il ne reste qu'un demi micromètre cube d'espace libre, et bien tout le monde semble oublier sa citoyenneté, et se met à pousser non pas les gens qui sont à côté, mais "ce" qu'il y a côté. Tout d'un coup, plus personne ne semble se soucier de l'autre et seul le plus costaud peut avoir une chance de vaincre pour ne pas avoir à attendre le train suivant (qui n'arrive pourtant que 3 minutes plus tard. Mais bon, le phénomène recommence quand même de plus belle). Je vous raconte pas la galère en été, alors que tout le monde sue 2 litres par minute.
Je vous rassure, si on a la chance de ne pas se laisser envahir par le fameux "syndrôme de Tokyo" au bout de 48h, on s'y fait vite. Le tout est d'avoir assez de yens en poche pour changer de vêtements chaque jour ;)
Toujours est-il que ce phénomène m'a marqué pour une raison. J'ai réellement eu l'impression que la notion d'"individu" disparaissait alors devant mes yeux, et que aussi surprenant soit-il, tout comme moi à cet instant précis, les habitants de ce qui est sans doute le pays le plus civilisé du monde retournaient à leur état primaire et violent en n'ayant qu'une seule idée en tête : rentrer dans ce putain de train.

La situation financière globale des japonais

Non non non ne fuyez pas mes amis ! Je ne vous ferai pas de cours d'économie. Seulement une impression que j'ai eue en fréquentant pas mal d'autochtones là-bas... Tout d'abord, une chose est radicalement différente de chez nous au Japon : il n'y a pas de clochard. Enfin, presque pas. Selon moi, la précarité est extrêmement marginale dans ce pays, car à peu près tout le monde a son travail, son logement aussi petit soit-il, et de quoi se nourrir correctement. Il faut savoir aussi qu'en général, bien rares sont les japonais à être assis sur des fortunes colossales voire de grosses sommes seulement. Je veux dire par là que ce qui s'apparenterait à la haute classe sociale dite "bourgeoisie" en France, n'a à mon avis pas sa place ou tout du moins pas la même ampleur, au Japon. Il me semble que la répartition des richesses est beaucoup plus juste, car la majorité des gens vit modestement à un niveau correspondant à nos classes moyennes, dans un logement de surface restreinte. Ce qui n'empêche néanmoins pas leur consommation "volatile" d'être intense, bien au contraire. Effectivement, alors qu'en France on a plus tendance à sacrifier de grosses sommes pour se payer un appartement spatieux ou une voiture, les japonais eux, dépenseront tout autant mais ce par intermittence, en consommant du divertissement en tous genres qu'il s'agisse du jeu vidéo, de la musique, du bar à hôtes/hôtesses, etc... Ils sont donc davantage dans une logique de consommation instantanée et effective au moment présent, alors que nous, sommes dans une logique d'amassement et de crédit pour avoir de plus "grosses" choses quitte à attendre plus longtemps pour les obtenir.

 

Rapport sociaux, rapports amoureux Tokyoïtes

Comme dit plus haut, Tokyo est une ville bondée de monde. Et qui plus est, les gens ne sont pas toujours ouverts à la discussion et sont plutôt préoccupés par leur travail, durant la journée. C'est pourquoi j'ai entendu dire à mainte reprises de la bouche des japonais qu'il était assez dur pour eux, de nouer des relations d'amitiés ou d'amour avec quelqu'un d'autre, lorsqu'on habite à Tokyo. La faute à un état d'esprit ambiant tout sauf propice à la déconnade ou à la séduction. Se rabatteraient-ils alors sur une vie solitaire, à défaut d'être accompagnés ? Pour certains oui, c'est le cas. Mais pour d'autres il n'en est pas question et c'est pourquoi ils se font des amis, mais d'une manière légèrement différente de la nôtre. D'une part, il est rare que les rencontres se fassent de façon tout à fait incongrue dans la rue, dans un magasin, ou autre. Deviennent plutôt amis les gens qui se fréquentent déjà à la base au bureau, en classe, ou qui se sont connus dans des soirées organisées par d'autres amis à eux. Les relations se font donc de base dans un cadre rassurant. Idem pour ce qui est des rencontres amoureuses. Cependant, il n'en demeure pas moins que le temps nécessaires à deux personnes pour qu'elles passent de "Comment t'appelles-tu ?" à "Nous sommes amis" est franchement court, la raison en est qu'il existe bel et bien ce besoin presque instinctif pour les Tokyoïtes d'avoir une vie sociale à un moment ou à un autre. Il est inutile pour eux de perdre davantage de temps, du moment qu'ils se sentent rassurés, direction le karaoké.
Au niveau des relations plus..."proches", je dois dire que les femmes japonaises sont...enfin...elles ne sont pas très difficiles en général. Non pas qu'elles tomberont forcément dans les bras du premier beauf venu, mais il faut bien avouer que là aussi, dès lors qu'un contact est établi, le rapprochement se fait rapide. Contrairement à la France, au Japon, rares seront les femmes à exiger tel ou tel critère, tel ou tel type ou "genre" d'homme qui correspondrait à leur idéal, un homme bien leur suffit. Après tout, elles gardent les pieds sur terre. Sauf si vous allez à Harajuku.

 

Chiottes japonaises

 Bon ça suffit maintenant, passons aux choses sérieuses. Les toilettes. Au Japon. Par où commencer... Vous avez en gros, trois types de toilettes au Japon. Le premier type, celui auquel on se confronte en premier généralement, ce sont les toilettes publiques. Dans les magasins, les gares, etc... Souvent, il s'agit en fait de toilettes à la turque ! Attendez-vous donc à une sâcrée désillusion si comme moi, pous préférez gérer à votre façon le demi kilo d'Onigiri qui attend à la sortie de vos canalisations pendant une heure de plus, plutôt que de rentrer dans des toilettes à la turque !
Le second type, ce sont les toilettes qu'on trouve plutôt dans des endroits semi-publics comme les Internet Cafés, les bars communautaires, etc... Des endroits pour lesquels il faut payer pour rentrer donc, mais qui restent partagés avec d'autres gens. Là, il s'agit de toilettes plus classiques mais souvent extrêmement spatieuses et qui nous permettent même parfois de nous laver tout le corps avec une espèce de petite douche/bidet. Tout est pensé pour, si jamais on veut faire sa toilette après avoir passé la nuit à poireauter dans un Internet Café. Un vrai lieu de vie !
Enfin, le troisième type n'est autre que les toilettes que pratiquement tout le monde a chez soi : les toilettes futuristes. Jet d'eau nettoyant intégré à la lunette, son de guerre spatiale utile pour camoufler tout bruit peu gracieux, réglage de la température de l'eau en temps réel, j'en passe et des meilleurs... Le nec plus ultra !
Cela étant dit, je dois absolument vous prévenir de quelque chose. Si jamais vous allez au Japon, un conseil : prenez le plus de réserve de PQ français possible ! Pourquoi ? Tout simplement parce que le PQ japonais, où que vous alliez dans le pays (à Ôsaka c'est pareil, à Kagoshima c'est pareil, à Sapporo c'est pareil), est d'une qualité absolument infecte ! Son épaisseur ne dépasse pas le nanomètre, et il se déchire tout le temps, c'est insupportable ! Suivez mon conseil si vous voulez éviter le toucher réctal à tout bout de champ...

 

Attention aux vélos, danger de mort

Alors ça, je dois dire que c'est sans doute la chose la plus mystérieuse qu'il m'ait été donné de voir au Japon : personne, mais absolument personne ne sait conduire son vélo. Dans les plus grosses villes et en particulier au centre de Tokyo, les gens qui se déplacent en vélo sont innombrables (on voit d'ailleurs régulièrement des parkings à vélo qui sont très impressionnants). Jusque là tout va bien, sauf que le problème, c'est que ces cyclistes ne roulent pas sur la route, mais sur les trottoirs ! Et ils ne savent pas conduire ! J'ignore totalement pourquoi mais 100% des cyclistes japonais ne savent pas rouler droit, ils ne cessent de faire des zigzags, tout en fonçant sur vous. Ils sont dix fois plus dangereux que les voitures ! Peut-être y a-t-il un défaut de fabrication dans les vélos japonais je n'en sais rien, en attendant faites attention...

 

La culture Otaku au Japon

Le jeu vidéo, les figurines, les cartes à jouer et à collectionner, les mangas et les animés, la J-pop et... la pornographie : voici la culture Otaku dans son intégralité. La culture Otaku, ou la culture du rêve et de la jouissance comme j'aime l'appeler, n'apparaît pas du tout comme étant "malsaine" ou "honteuse" au Japon, bien au contraire. Pas seulement à Akihabara. Où que vous alliez, dans n'importe quel convenience store, vous aurez toujours un mélange de tous les produits pré-cités rendu accessible à tous (même aux plus jeunes), et dont les hommes japonais sont particulièrement friands. Lire un manga, cela tout le monde le fait dans les files d'attente. Jouer sur son téléphone portable (et non son Iphone, car l'Iphone n'existe quasiment pas là-bas) ou sur sa DS, 3DS, PSP ou PSVita, cela tout le monde le fait dans le train. Arpenter les galeries marchandes geeks à la recherche de films cochons ou de photos dédicacées de ses idols préférées, cela tout le monde le fait aussi à longueur de journée. Ce à tous les âges, et quelque soit la classe sociale. Au Japon, la culture Otaku n'est pas une culture extra-terrestre montrée du doigt, mais une culture ancrée dans tout le pays et dans le mode de vie de chacun ! Le divertissement et la plaisir ne sont donc pas des concepts tabous au Japon. Là-bas, on est bien loin de la prétendue "honte" que devraient avoir les Otaku pour leur passion, comme nous l'assenent tous ces médias de désinformation franco-français...

 

La perception des étrangers au Japon

Croyez-moi, si vous allez au Japon, vous ne passerez pas inaperçu. Le territoire étant insulaire, force est de constater que la population, à vue d'oeil, doit bien être composée d'au moins 95% de japonais pur souche. C'est peut-être bizarre de le dire comme ça, mais au Japon, il n'y a que des japonais d'origine ! Ce qui change radicalement, par rapport à nos vertes contrées davantage peuplées d'un melting pot d'origines diverses et variées. Du coup, que vous soyez de type européen, africain, américain ou même nord-asiatique, attendez-vous à ce que tout le monde vous regarde pendant des plombes avec des gros yeux ^^ Bien sûr, à Tokyo la tendance est atténuée car les gens ont plus l'habitude des touristes, mais dès que vous vous aventurez en dehors de la capitale, vous devenez le centre d'intérêt principal. Mais heureusement, on se rend vite compte que les japonais, s'ils sont étonnés de voir des étrangers, n'en restent pas moins très heureux et très fiers ! J'ai toujours été divinement bien acceuilli, et les japonais se sont toujours dit très honorés de me voir visiter leur pays. Je ne parle même pas de la facilité déconcertante avec laquelle j'ai toujours su trouver de l'aide lorsque j'en avais besoin pour trouver mon chemin ! Les japonais seront certes surpris de vous voir au premier abord, mais ils ne se feront pas priés pour vous prendre par la main et vous permettre de découvrir leur pays dans les meilleures conditions !
Pour ce qui est de la communication, sachez que vous n'avez pas forcément besoin de savoir parler japonais. Personnellement, j'ai la chance d'avoir un niveau qui vaut ce qu'il vaut, c'était donc encore plus facile de communiquer. Mais que vous parliez en anglais ou en langage des signes, vous n'avez pas à vous inquiéter vous parviendrez toujours à vos fins, et vous aperçevrez même que parfois, ne pas parler le même langage peut justement se faire rapprocher les gens...
A noter que même à Tokyo, beaucoup de gens ne parlent pas un mot d'anglais, malgré le fait que la culture anglophone soit en un sens ancrée dans le pays (tous les mots écrits en Katakana font référence à des mots anglais, des tonnes de notifications courantes telles que "Staff Only", "Closed" ou "1st Floor" ne sont parfois qu'en anglais, etc...)

 

La nourriture japonaise

Autant vous le dire tout de suite : si vous allez dans des restaurants japonais luxueux, vous risquez fort d'aller au septième ciel en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, la faute à des saveurs et des textures tout bonnement divines, nouvelles pour nous occidentaux, et très raffinées. Mais ce plaisir se faisant rare, je préfère m'attarder sur la nourriture plus "conventionnelle" et accessible à tous. Déjà, il faut savoir qu'au Japon, il existe des convenience stores (des petites épiceries appartenant à la même enseigne qui vendent tout ce dont on peut avoir besoin dans la vie courante et qui restent ouvertes 24h/24), les plus récurrents étant les "Family Mart", les "Lawson" et les "7 Mart", placés partout partout partout dans le pays. Dans n'importe quelle rue, n'importe quel quartier, n'importe quelle ville, n'importe quel endroit reculé, vous ne marcherez jamais plus de 5 minutes avant de tomber sur un convenience store. Il arrive même que plusieurs convenience stores soient placés à 10 mètres l'un de l'autre ! Vous ne mourrez donc jamais de faim. Et encore je n'ai pas mentionné les distributeurs de boisson qui sont eux aussi présents en quantité pharaonique (J'en ai même croisé en pleine montagne, c'est dire). Le hic de ces convenience stores, c'est qu'ils vendent tous exactement la même nourriture, à savoir de la nourriture basse/moyenne gamme souvent très calorique (sandwich, boules de riz fourrées, bentô, sushis, brochettes de viandes, pâtisseries, boissons gazeuses, etc...). Encore une fois, que vous alliez à un Family Mart de Sapporo ou à un Family Mart de Niigata, vous n'y verrez que très peu de différences pour ne pas dire aucune. Du coup, l'indigestion arrive vite si l'on ne se nourrit que dans ces magasins là. L'autre alternative est du coup les épiciers indépendants, qui vendent eux des légumes, et des fruits. Pourquoi pas, mais le problème, c'est que les prix sont affreusement élevés (le prix du fromage, bien que n'étant que du fromage de seconde zone type "vache qui rie", est également inimaginable !). J'ignore pourquoi, mais le prix des fruits au Japon est indécent, ce qui m'aura forcé à m'en priver. Enfin pas totalement, car j'ai déniché un très bon magasin de fruits et légumes en plein milieu de Shibuya à Tokyo, où les prix sont abordables et le choix vaste. En voici une photo :

Une autre alternative restant les Râmen, les Udon ou les Sushis auxquels il est possible de bien manger pour pas cher, et où d'ailleurs, beaucoup de salary men vont manger en toute vitesse, en l'espace de 2 à 3 minutes montre en main ! A ce propos je vous conseille le "Kizuna Sushi" à Kabukicho, ainsi que le "Tempura Tendon Tenya" (les légumes frits sont divins) sur la grande avenue d'Akihabara, ce sont de très bonnes adresses !

Pour tout vous avouer, hormis les hauts restaurants qui m'ont ravivé les papilles, j'ai vite trouvé que la nourriture japonaise, plus "conventionnelle", tournait rapidement en rond tout en n'apportant pas beaucoup d'oligo-éléments au profit d'inutiles calories. Bien sûr, cette vérité de nutrition ne doit être valable que pour les japonais qui vivent en ville et qui n'ont pas forcément les moyens d'aller au restaurant régulièrement, et non aux plus fortunés, ni même à ceux qui ont la chance de vivre de produits plus naturels péchés et cueillis au petit matin, y vivant à proximité.

 

Le cas Kabukicho

 Ce n'est donc pas une légende, la zone de Kabukicho, située dans le quartier de Shinjuku à Tokyo, est bel et bien contrôlée par les Yakuza. Peut-être me prendrez-vous pour un fou, mais par curiosité, je me suis aventuré à Kabukicho de nuit, et suite à moult péripéties, j'ai fini par apprendre la situation dans laquelle ce quartier est empêtré depuis maintenant une éternité... En réalité, le jour, cet endroit n'a rien de spécial, il est même plutôt agréable à vivre et à visiter.On y trouve tout un tas de restaurants, des karaoke et Cie. Mais la nuit venue, cette "Silent Hill" se change en un véritable enfer. Les dealers de drogue arpentent les rues, les prostituées maltraitées sont légion, les escrocs profitent des plus naïfs, et de sombres business tenus tant par des africains que des chinois, n'étant qu'en apparence des bars à hôtesses, ne cessent d'accroître leur profit grâce au marché malsain du sex. De nuit, Kabukicho rassemble toutes les pires engences de l'illégalité, et devient le paradis du crime...Comment un endroit pareil peut-il perdurer, dans un endroit aussi sûr, civilisé et anti-criminalité que le Japon ? La police n'est-elle donc pas au courant ? Bien sûr que si, le poste de police est à deux pas du coeur de Kabukicho. De leurs bureaux décrépis blanchâtres, les agents de police n'ont nullement besoin de se lever pour sentir l'odeur du sang et de l'héroïne qui pénètre le palier de leur porte... Mais pourquoi ne font-ils donc rien ? En vous épargnant tout détail, je n'irai que droit à l'essentiel, en vous disant qu'un agent avec qui j'ai parlé m'a lui-même avoué que la police de Kabukicho était sans doute un cas unique au monde au jour d'aujourd'hui. Car ces hommes, engagés de leur plein gré dans les forces de l'ordre pour servir les valeurs que sont l'honneur, le courage et la droiture, ne peuvent rien faire, car ils savent pertinemment que s'ils bougent ne serait-ce qu'un petit doigt, ils le perdent. Et s'ils tentent quoi que ce soit de sérieux, c'est alors leur vie qui leur est ôtée à coup sûr, par les yakuza qui bien qu'étant invisibles, sont bel et bien dans les rues de Kabukicho, à faire régner l'ordre qu'eux seuls décident... Aucun moyen même financier n'est alloué à la police de Kabukicho (on parle là bien de 1 ou 2 postes seulement). Leurs bureaux sont moisis, vides, et suintent la peur et le déshonneur des agents. Plus malsain, tu meurs.

 

Et les Perfume dans tout ça ?

Bon, désolé d'avoir plombé l'ambiance. Allez, on va se détendre un peu, et parler de quelque chose de plus léger, voulez-vous ? Evidemment, ce passage s'adresse avant tout aux fans des Perfume, si il y en a parmi vous. Etant fan des Perfume, j'ai été profondément et surtout très agréablement marqué par la ferveur générale autour des Perfume, que j'ai perçue dans tout le pays. La sortie de "Spending All my Time" paraissait quasiment être un évènement national, il fallait le voir pour le croire ! Je me suis donc rendu compte à quel point ces filles ont de l'ampleur dans le pays, contrairement au reste du monde où elles demeurent encore hélas relativement incognito.
Plus important, je suis donc allé à deux live des Perfume, le premier étant au Rising Sun Rock Festival, et le second étant aux Summer Sonic. J'ai carrément été abasourdi lorsque le premier live a débuté. Les voyant en vrai pour la première fois de ma vie, je ne pouvais y croire, j'avais cette sensation d'accomplissement jouissive en moi qui m'a fait verser une larme ! Mon pote japonais à côté, fan lui aussi des Perfume, se foutais de ma gueule. Il l'avait versée depuis longtemps lui sa première larme, étant donné qu'il a la chance ultime de ne râter strictement aucun des live des Perfume. Bref. Premier constat lors du live : les Perfume sont encore plus belles quand on les voit en vrai. Les jambes de Kashiyuka sont tellement AWESOME que c'en est dangereux pour la santé de les regarder trop longtemps. Deuxième constat lors de ce live en particulier : ben finalement, sans les éclairages et sans les plans de caméra, ça le fait quand même un peu moins quoi. Oui, même en tant que fan, je dois avouer que voir les Perfume danser en live est moins impressionnant qu'en DVD. Dommage. Mais le pire, c'est que Kashiyuka semblait affreusement fatiguée (elle s'est arrêtée de danser à plusieurs reprises), tout comme A-chan qui ne cessait de commettre des erreurs notamment dans la chorégraphie toute fraîche de Spending All my Time. Finalement, seule Nocchi assurait le show pleinement, professionnelle comme toujours. A ajouter également que le "P.T.A no Corner" était très (trop) long et cassait complètement le rythme, en plus de faire intervenir des chansons tierces zarbies que je n'avais personnellement jamais entendues. En fin de compte, on était bien loin du live au Tokyo Dome avec celui-ci, mais c'est pas grave, j'ai eu ce que je voulais.
Quant au live aux Summer Sonic, il relevait quand même la barre étant donné que les trois filles étaient en forme cette fois, et le public en feu (Là je me suis aperçu à quel point les Perfume sont glorifiées au Japon : après trois artistes passés où les quelques milliers de spectateurs demeuraient plutôt endormis, ils se sont tous mis à hurler de joie et à tout casser dès que les Perfume ont entamé leur partie). Seul hic, la tracklist était à peu près la même qu'au Rising Sun Rock Festival. Mais bon, je ne boude pas mon plaisir car là aussi, j'ai eu ce que je voulais !

 

Voyager sans préparation, ya qu'ça d'vrai

Comme dirait un certain Antoine de Maximy, voyager tout seul c'est quand même l'idéal, si on veut vraiment vivre une aventure à l'autre bout du monde. Car on est pleinement libre d'aller où on veut et quand on veut. Mais surtout, ce qui est important c'est de partir sans préparation, ou en tout cas avec juste le minimum syndical. Pour être franc, je n'ai prévu que je partirais au Japon que deux semaines avant mon départ, ce qui m'a juste donné le temps d'avoir un passeport, de faire mes bagages (2 sacs seulement pour un mois), et de chercher un endroit de chute où me poser le jour de mon arrivée. Tout le reste s'est fait au feeling, il m'est arrivé d'aller dans certaines régions du pays seulement parce que le nom me faisait marrer, et je ne me suis fixé aucune limite hormis celle de repartir un mois plus tard. Au final, je garderai un très bon souvenir du Japon, et même si j'ai déjà essoré le pays en totalité, j'y retournerai sans doute un jour ! Car je n'en ai pas parlé ici, mais tout ce que sa nature m'a donné dans des lieux tels que Kôbe, Nara, Aoshima et le Mont Fuji, m'a touché en plein coeur. Et je ne l'oublierai pas de sitôt...

 

Revivez mon voyage en vidéos :

-Chapitre 1 : Shibuya/Harajuku/Akihabara

-Chapitre 2 : Kabukicho/Ueno/Hamamatsuchô

-Chapitre 3 : Tokyo Dome/Ginza/Rainbow Bridge

-Chapitre 4 : Asakusa/Mitaka/Shibamata/Yokohama

-Chapitre 5 : Ôsaka/Kôbe

-Chapitre 6 : Shinjuku/West Tama/Kamakura

-Chapitre 7 : Kyôtô/Nara

-Chapitre 8 : Kagoshima/Miyazaki/Aoshima

-Chapitre 9 : Hiroshima/Sapporo

-Chapitre 10 : Retour à Tokyo et Ôsaka

-Chapitre 11 : Mont Fuji 

-Chapitre Final : Ikebukuro/Chiba/Retour à Akihabara