Une période où sudations intenses dans un métropolitain bondé et  glaciations rapides des organes extérieurs s'enchaînent pour mieux provoquer épanchements nasaux torrentiels et autres pétrifications du sillon inter-fessier. Pour ces malheureux, l'hiver n'est donc qu'une éternelle période de nuit, qu'il faut traverser tant bien que mal en attendant que les premiers rayons du printemps soulagent miraculeusement les bronchites, rhinopharyngites, pneumonies, gastroentérites, hémorroïdes, choléra, syphilis et autres maladies liées aux périodes de froid.

Pour moi, l'hiver est bien au contraire une période bénie des dieux, au premier rang desquels l'on trouvera Bacchus et Dionysos. Car s'il est bien une chose qui est appréciable avec l'hiver c'est quelle est l'excuse parfaite à tous les excès épicuriens. Alors qu'en été crudités et viandes grillées sont de mise, l'hiver appelle plutôt à de savoureux mélanges de tous les types de matière grasse que notre belle gastronomie française nous offre : fromages, crème, beurre, cochonaille et j'en passe... Durant ces quelques mois de détresse météorologique, nous pouvons donc sans honte aucune nous goberger et prendre les kilos que nous permettrons justement de « passer l'hiver ».

Mais, le bonheur de l'hiver ne s'arrête pas au bien manger. C'est également une formidable époque de bien boire pendant laquelle la sagesse populaire encourage la consommation excessive d'alcool afin d'aider nos organismes à compenser la chute des températures. Le « petit rosé léger » est donc enfin remplacé par le « gros rouge qui tâche » et toute bonne fin de repas agrémentée d'un digestif titrant aussi haut qu'un vin de pays polonais. Y'a-t-il en ce bas monde plus grand et plus simple plaisir qu'un banquet entre amis se finissant autour d'un concours de « pipi le plus loin » dans une couche de neige fraîche ?

L'hiver est également, et contrairement à ce qu'on pourrait penser en première instance, une période d'intense activité sexuelle. Bien que nos hormones soient quelques peu transis par les rigueurs de saison, les situations amenées par ces mêmes rigueurs compensent largement notre déficit libidinal. Le froid et le mauvais temps sont en effet les meilleures excuses à de longs dimanches passés sous la couette avec votre partenaire, activité qui ne manquera pas de provoquer le coït chez tous les couples à la vie sexuelle plus développée que celle d'octogénaires mormons. De plus, et tout à fait paradoxalement, l'hiver voit également la multiplication des jupes chez ces dames. La raison invoquée par ces dernières est la suivante : en hiver on porte des bottes, et les bottes ça se porte avec des jupes. CQFD. Bref, qu'elles qu'en soient les raisons profondes, ce raccourcissement des tenues inférieures féminines ne peut que plaire à une gente masculine qui n'en verra son allant sexuel que renforcé.

Enfin, l'hiver ce sont surtout les sports du même nom, parenthèse extraordinaire condensant en quelques jours tout ce que cette saison a de meilleur. Comment ne pas trépigner à l'idée de ces journées magiques mélangeant sport extrême (je me suis mis aux raquettes l'année dernière), excitation sexuelle (grâce à la grande part d'imagination érotique laissée par les combinaisons de ski) et épicurisme permanent (deux mots : raclette, génépi) ?

C'est pour toutes ces raisons que je vous dis de ne pas redouter l'arrivée de l'hiver mais plutôt de l'appeler de vos vœux les plus ardents ! Car comme le disent si bien les Norvégiens « en hiver on se caille le gland, mais au moins on le trempe ».

 

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