Je vais occulter le parallèle non productif avec Kratos le Grec... Certes, les ressemblances sont flagrantes, mais insister sur ce point, vu partout ailleurs me semble bien futile. Je passerai sur le gameplay efficace, les phases de plateformes imprécises et particulièrement énervantes, pour me concentrer sur l'immersion auditive, absolument géniale, et plus spécifiquement sur l'immersion et l'inspiration visuelle du soft...
Le jeu vidéo, ou divertissement numérique est un Art en soit. Sans aucun doute possible ni contestation imaginable. De plus en plus source d'inspiration pour le cinéma, le jeu vidéo peut également s'inspirer à son tour d'autres formes d'Art tels que la littérature et la peinture. Dante's Inferno en est l'exemple récent et parfait... Croisement vidéoludique entre l'œuvre littéraire La Divine Comédie de Dante et l'œuvre picturale tourmentée du génial Jérôme Bosch (1453 - 1516).

La première source d'inspiration de Dante's Inferno est bien entendu La Divine Comédie. D'une très grande beauté, ce poème sacré est une épopée composée de cent chants répartis en trois parties - l'Enfer, le Purgatoire, le Paradis - qui conduisent à la découverte de Dieu.
Dante guidé par Virgile traversera les 9 cercles de l'Enfer en une descente horrifique et perturbante. Visceral Games, a vraiment respecté la chronologie de cette descente infernale que l'on retrouve tout au long du jeu:
• Le premier cercle - Les limbes
• Le second cercle - La luxure
• Le troisième cercle - la gourmandise
• Le quatrième cercle - l'avarice
• Le cinquième cercle - La colère
• Le sixième cercle - les hérétiques
• Le septième cercle - la violence
• Le huitième cercle - la tromperie
• Le neuvième cercle - la traîtrise.

Une fois le background scénaristique, plutôt original pour un jeu, établit, Visceral Games s'est inspiré d'une autre valeur sûre en se tournant vers le peintre Jérôme Bosh.
Effectivement, l'immersion se veut totale grâce au bestiaire et aux décors directement inspirés de certaines œuvres de Bosch. "Le Jardin des délices", "Les sept péchés capitaux", Le triptyque du "Chariot de Foin"... Et plus particulièrement de son chef-d'œuvre, le triptyque le "Jugement dernier " datant de 1504. Sur le panneau gauche, une représentation du paradis, et sur celui de droite, celle de l'enfer. Toutes les perversités, et toutes les horreurs sont figurées au travers de l'inventivité du peintre pour traduire les atrocités qui mêlent les scènes humaines et animales.

Et cela on le retrouve assurément dans Dante's Inferno.
Pour que cela soit plus parlant et pour illustrer mes dires, je me suis amusé à accoler certaines parties des tableaux de Bosch avec des screens de Dante's Inferno.
Comparatif flagrant qui plus qu'un plagiat de la part de Visceral Games, est pour moi, plutôt un hommage à un génie, qui aurait sans doute été impressionné de voir ses visions cauchemardesques passer de la toile de jute à la HD...

L'enfer selon Jérôme Bosch...                               ...selon Dante's Inferno...       

 

Le cerbère


Les fontaines

 

Les hérétiques

 

---------

J'ajouterai très vite d'autres exemples sur mon Gameblog, où j'aurai plus de place pour plus de visuels...

----------