Après une première création il est toujours difficile de repartir de zéro. Retrouver l'inspiration, le souffle des mots qui s'élancent seuls sur une page blanche, tout en trouvant un sujet intéressant. C'est venu aujourd'hui lorsque je me questionnais sur Jeudivéo, le podcast, l'amélioration qu'on pouvait apporter, et ma place en tant que chroniqueur. Pour faire le rapide chemin de ma pensée, je réfléchissais à mon faible apport personnel sur le plan culturel. De part mon jeune âge, je n'ai pu jouer aux innombrables classiques, et tout ce que j'en sais sont des points vues extérieurs, et jamais une expérience personnelle. Difficile d'en parler de la meilleure des manières dans ces conditions.

S'est donc naturellement posée la question de la sauvegarde de toute notre histoire vidéoludique. Imaginons que je veuille rattraper mon retard culturel en matière de jeux vidéo, quels sont aujourd'hui les moyens mis en oeuvre pour se faire ? Est-il facile de se plonger ou re-plonger dans ces innombrables pépites des années 1980, 1990 ? J'en suis venu à la conclusion, que notre culture en même temps qu'elle s'ouvre, bat des records et s'impose de plus en plus, perd ses racines, oublie son histoire sans vraiment sans soucier. J'ai de plus en plus de mal avec la comparaison incessante entre cinéma et jeu vidéo, mais il faut bien avouer qu'elle est efficace à utiliser comme exemple. Le cinéma étant le média le plus proche du jeu vidéo. Le cinéma donc, a depuis le début compris que le plus important dans sa production sont les films en eux-mêmes. Il est donc plus ou moins facile de voir des films des années 1950 ou des westerns spaghettis alors que ce sont des oeuvres datant de plus de 40 ans. Les plateformes de lecture sont au service du film. Alors qu'à l'inverse, dans le monde des jeux vidéo, ce sont les consoles qui font les jeux. Le matériau de base n'est pas le plus important. Cela vient bien évidemment du fait qu'il y ait une guerre entre constructeurs. Comment les jeux peuvent se transmettre alors que l'industrie se déchire en plus de 5 consoles ? Sachant que la scission s'accentue d'autant plus que chacune de ces consoles a une vision différente du marché.

Alors oui, il y a plein de petits changements, ici et là des idées pour rafraichir ces reliques du passé. Les émulateurs pendant un temps ont été beaucoup utilisés, ainsi que les abandonwares pour les plus perspicaces. Mais ces points sont trop techniques et difficilement agréables. La politique générale de ces dernières années se positionne sur un univers plutôt retro-gaming ; service dématérialisé qui mettent en avant d'anciens jeux, compilations HD, ré-utilisation (abusive ?) des licences mythiques. En clair, je dois bien avouer que sur le papier, les choses bougent pour ne pas laisser à l'abandon ces fragments d'histoire. Il n'empêche que je trouve la démarche difficile. Comme un goût de clivage entre joueurs. Et tout ça vient du trop grand nombre de consoles, à mon goût. C'est l'idée saugrenue qui apparait de plus en plus, d'une console unique. Alors certes, ce dogme est extrémiste, et ne serait en aucun cas une bonne chose pour l'industrie, et pour nous les joueurs ! Mais il y actuellement un trop grand nombre de consoles jouables et actives, ce qui a tendance à créer des disparités entre les joueurs et former des communautés. Aujourd'hui, rentrée 2011, on peut dénombrer comme consoles la Playstation 3, la Wii, la Xbox 360, le PC, la DS, la 3DS, la PSP. Notez bien le fait que je mets de côté exprès les devices iOS. Cela nous fait donc 8 consoles, pour presque autant de processus créatifs et de façon de jouer. Dans ces conditions il me parait vraiment difficile de sauvegarder le patrimoine, et surtout, le plus important, de le transmettre. Nous avons déjà des exemples en la matière avec Nintendo. Le Virtual Boy, console (sic) de la honte, fait parti des oubliés. Ok, cet exemple est loin d'être parfait. Console sans réel intérêt ludique. Mais prenons des exemples concret : la Wii et même le Kinect dans un autre genre, et dans une représentation plus minime. Ces deux systèmes de jeu marqueront à coup sûr notre culture. Alors, comment va-t-on pouvoir transmettre les jeux ? Deux options. Soit, toutes les futures consoles auront une compatibilité. Très peu probable. Soit, on laissera de côté ces jeux. Venant de moi c'est assez paradoxal, voire de mauvaise foi, d'avancer cet argument, moi qui crie haut et fort ne pas être séduit ni par la Wii et encore moins par Kinect.

En bref, je rassemblerais les deux thèmes. Il faut pour moi abaisser le nombre de consoles actuelles qui divisent trop les joueurs et les jeux. Et c'est ces derniers qu'il faut remettre en avant. Plus question de révolutions de consoles. La guerre ne se gagnera pas par elles, mais par les jeux, puisqu'ils sont la base du jeu vidéo. On a tendance à trop l'oublier. Ainsi on entendrait plus parler de nouvelle génération de consoles, mais de nouvelle génération de jeux. A l'heure où notre média est tiraillé entre des clichés de plus en plus fort dans l'inconscient collectif, et en même temps son émancipation, il faut absolument qu'on puisse développer notre histoire, notre culture. Alors vive les portages, vive les versions HD, vive l'émulation, vive la rétrocompatibilité !

 

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